vendredi 18 avril 2014

LUC 23.42-43 (Vendredi Saint 2014)

Chers frères et sœurs en Jésus Christ

chers amis,


Quand quelqu'un travaille huit heures par jour et reçoit de l'argent en échange, ça s'appelle un salaire. Quand quelqu'un remporte une compétition (sportive ou artistique) il reçoit un prix. Quand quelqu'un, après des années de service distingué reçoit une forme de reconnaissance (une médaille par exemple), c'est une récompense. Mais quand quelqu'un qui est incapable de gagner un salaire, de remporter un prix ou de mériter une récompense reçoit ces choses là, c'est une image de la grâce de Dieu.

32 On conduisait aussi deux malfaiteurs qui devaient être mis à mort avec lui.
33 Lorsqu'ils furent arrivés à l'endroit appelé «le Crâne», ils le crucifièrent là ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche.
34 [Jésus dit: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.»] Ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. 35 Le peuple se tenait là et regardait. Les magistrats eux-mêmes se moquaient de Jésus [avec eux] en disant: «Il en a sauvé d'autres; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie choisi par Dieu!»36 Les soldats aussi se moquaient de lui; ils s'approchaient pour lui présenter du vinaigre37 en disant: «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!» 38 Il y avait au-dessus de lui cette inscription [écrite en grec, en latin et en hébreu]: «Celui-ci est le roi des Juifs.» 39 L'un des malfaiteurs crucifiés avec lui l'insultait en disant: «Si tu es le Messie, sauve-toi toi-même, et nous avec toi!» 40 Mais l'autre le reprenait et disait: «N'as-tu aucune crainte de Dieu, toi qui subis la même condamnation? 41 Pour nous, ce n'est que justice, puisque nous recevons ce qu'ont mérité nos actes, mais celui-ci n'a rien fait de mal.» 42 Et il dit à Jésus: «[Seigneur,] souviens-toi de moi quand tu viendras régner.» 43 Jésus lui répondit: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.»

Christ est mort entouré de deux criminels (les « larrons » des anciennes traductions). Ici, il faut se souvenir que la crucifixion était un supplice particulièrement affreux, réservé aux pires gibiers de potence. Les deux hommes qui sont morts aux côtés de Jésus étaient donc sans aucun doute des criminels endurcis, du type « grand banditisme », probablement avec du sang sur les mains. Comment Jésus, le Fils de Dieu, qui n'avait jamais commis la moindre faute, a t'il pu partager son agonie avec ce type d'hommes ? En fait, nous devons nous souvenir qu'il ne s'agit pas là d'un accident : cela entrait dans la volonté de Dieu. De toute éternité, Dieu avait décrété comment, où, quand et avec qui son Fils allait mourir. Il n'y a pas eu d'accident à ce moment crucial où Dieu a révélé son amour et son salut.

En condamnant Jésus à être crucifié entre ces deux voleurs, Pilate a, sans s'en rendre compte, accompli les décrets de Dieu. 700 ans auparavant, Dieu, par la bouche du prophète Esaïe, avait annoncé que son Fils, le Messie, devrait être « mis au nombre des malfaiteurs » (Esaïe 53:12).
Le Vendredi Saint, Christ a été crucifié avec un malfaiteur à sa droite et un malfaiteur à sa gauche. Cela était pour nous montrer l'humiliation que le Fils de Dieu a été prêt à endurer pour nous. Car Jésus a été puni à notre place. Comprenez bien une chose : les malfaiteurs, les transgresseurs, c'est nous. Nous avons transgressé la Loi de Dieu, nous avons fait le mal, et la Bible affirme clairement que le salaire du péché, c'est la mort. Mais Jésus est mort à notre place, il a pris sur lui la condamnation qui devait tomber sur nous. Il a été compté parmi les transgresseurs pour nous.

Le deuxième point que je veux souligner est celui de la grâce souveraine de Dieu qui se montre dans cet épisode. Les deux criminels étaient également proches de Christ. Ils étaient sans doute aussi mauvais l'un que l'autre, et ils étaient tous les deux en train de mourir de la même façon horrible. Mais l'un d'entre eux est mort comme il a vécu : dans es péchés, sans repentance, tandis que l'autre s'est tourné vers Christ, a cru en lui et a reçu le salut. Et le salut de cet homme mourant sur sa croix est une remarquable image de la grâce en tant que faveur imméritée.
Si nous nous basons sur l'idée tragiquement commune que nos bonnes œuvres méritent notre salut, cet homme, avec tous ces crimes et sa vie de brigand à son actif n'avait rien à présenter. C'était un homme mauvais, sans morale, sans respect des commandements divins et pourtant il a été sauvé, parce qu'il a mis sa foi en Jésus Christ et que c'est là le seul moyen pour recevoir le pardon divin. Précisons aussi que cet homme n'a pas pu être baptisé, qu'il n'a pas pu non plus démontrer qu'il avait été régénéré en portant un fruit quelconque de son salut, puisque sa conversion a eu lieu juste avant sa mort.
Et pourtant, encore une fois, il était sauvé parce qu'il avait la seule chose nécessaire : la grâce de Dieu saisie par la foi. C'est le message central de la Bible, celui que Paul a exprimé ainsi : « c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu » (Ephésiens 2:8).

Mais comment un criminel mourant a t'il pu reconnaître comme Sauveur celui qui était crucifié à ses côtés ?
Tout d'abord, il est faux de la présenter comme « un pécheur ». Encore une fois, tous les humains sont pécheurs. Mais il y a deux catégories de pécheurs : ceux qui demeurent dans leur péché et ceux qui deviennent par Jésus des pécheurs pardonnés.
Vous vous souvenez sans doute de sa parole de reproche à son compagnon d'infortune :
Tu n'as donc aucun respect de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine?Pour nous, ce n'est que justice: nous payons pour ce que nous avons fait;mais celui-là n'a rien fait de mal.
Nous voyons ici cet homme se reconnaître pécheur, reconnaître la justice du châtiment qui pèse sur lui. C'est sans doute la première étape, qui mène au salut. Mais elle n'est pas suffisante en tant que telle. Si nous y restons nous pouvons même sombrer dans la culpabilité et le désespoir.
Il faut donc suivre le mouvement qui a été celui du brigand et se tourner vers Jésus. C'est ce que le brigand a fait quand il a dit à Jésus « [Seigneur,] souviens-toi de moi ». Cette parole, Jésus veut encore que nous la disions. Il veut que nous la disions si nous n'avons pas encore placé notre espérance en lui. Il veut que nous la disions même si nous marchons avec lui depuis des années, parce qu'il sait que nous avons besoin de sa présence tous les jours de notre vie.
Jésus a répondu au brigand qui faisait appel à lui. Il l'avait promis « je ne repousserai pas celui qui vient à moi » (Jean 6:37) et nous voyons là que cette promesse est vérité. Le brigand demande à Jésus de se souvenir de lui, mais Jésus lui dit « tu seras avec moi ». Et si un Sauveur mourant a pu dire cela, à quel peut-il aussi le dire maintenant qu'il est ressuscité !


Recevoir un salaire sans avoir travaillé, un prix sans l'avoir gagné, une récompense sans l'avoir mérité : voilà ce que veut dire être sauvé par la grâce. La grâce est le message de la croix, chose horrible mais qui dans l'amour de Dieu est devenu une source de paix et de bénédictions pour nous. Les chrétiens devraient tous être des hommes et des femmes marqués par cette grâce, cette grâce qui exclue tout moralisme, tout légalisme. La grâce n'est pas une théologie, une doctrine, un sujet de discussion : la grâce est une personne, Jésus-Christ, qui est au cœur de l'Evangile.




L'Evangile annonce que, parce que Jésus a été fort pour vous, vous êtes libre d'être faible. Parce que Jésus a gagné pour vous, vous êtes libre de perdre. Parce que Jésus a été quelqu'un, vous êtes libre de n'être personne. Parce que Jésus a été extraordinaire, vous êtes libre d'être ordinaire. Parce que Jésus a réussi pour vous, vous êtes libre d'échouer.
Et tout cela vient de la croix.


















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